Ce mardi 17 décembre, une nouvelle étape dans le rapport de force a été franchie : il faut l’amplifier jusqu’à la victoire

Rédigé par SUD éducation 02 -
Communiqué de SUD éducation
mardi 17 décembre 2019
 

D’après nos remontées de terrain, la grève dans l’Éducation nationale est reconduite de façon largement majoritaire ce mardi 17 décembre. Pour un nombre important de personnels, cette journée s’inscrit dans un cadre de grève reconductible qui dure depuis le jeudi 5 décembre, selon des modalités variées. Ainsi, des Assemblées générales seront organisées ce jour à travers l’ensemble du territoire : SUD éducation appelle à ce qu’elles mettent en débat, et décident, la reconduction de la grève. 

Le gouvernement est aujourd’hui fragilisé : 
• le gouvernement et la majorité lancent des ballons d’essai sur la remise en cause de l’âge “pivot” à 64 ans, pour esquisser des pistes de sortie de la grève : il serait illusoire de croire que c’est l’entrée des syndicats d’accompagnement dans la mobilisation qui provoque ces atermoiements, c’est bien le blocage du pays par la grève reconductible qui fait trembler le patronat et le gouvernement à ses ordres ;
• dans l’éducation, les annonces du premier ministre n’ont trompé personne : les revalorisations promises seront loin de permettre un niveau de pension comparable au régime actuel, et elles seront surtout l’occasion pour le gouvernement de remettre sur la table la casse de nos droits (temps de travail, missions, congés) ;
• les révélations sur les multiples emplois de Delevoye - dont nous ne connaissons pas à ce stade l’ampleur - qui l’ont contraint à la démission démontrent les intérêts de classes communs entre le gouvernement et le patronat, qui convergent dans une réforme au service des capitalistes, et pas des salarié-e-s. Le gouvernement a perdu le peu qui lui restait de crédibilité quant à ses motivations à mener une réforme soi-disant nécessaire et au service de plus d’équité. 

Il s’agit maintenant de porter le coup de grâce, et d’obliger le gouvernement à retirer son projet de loi. Pour cela, il est nécessaire d’organiser les suites à la journée de grève d’aujourd’hui. 

Tout d’abord, de nombreuses AG décideront la reconduction demain, et jusqu’aux vacances. Ce temps libéré doit être utilisé pour tourner, produire du matériel, convaincre les collègues, organiser des actions et manifestations en convergence avec les autres secteurs mobilisés, notamment jeudi 19 et samedi 21 décembre. 

Au-delà, l’approche des fêtes de fin d’année fait peser une pression importante sur les grévistes des secteurs les plus bloquants, la SNCF et la RATP en tête. Les personnels de l’éducation étant alors en congés, la fédération SUD éducation les appelle à participer massivement aux actions interprofessionnelles et notamment à renforcer les liens avec les secteurs en grève reconductible. 

Enfin, la question se pose, pour de nombreux personnels, des perspectives pour la période suivant les vacances scolaires. En effet, en dépit de sa fébrilité, le gouvernement maintient pour l’instant son calendrier, avec une présentation du projet de loi en Conseil des ministres prévue le 22 janvier. Il reste, comme Alain Juppé en 1995, “droit dans ses bottes”. Il faut donc des perspectives concrètes de poursuite du rapport de force en janvier, par l’élargissement de la grève, générale et reconductible. 

Concrètement et à son échelle, la fédération SUD éducation s’engage d’ores et déjà sur plusieurs points, afin de favoriser une poursuite du mouvement au-delà de la fin des congés si cela s’avérait nécessaire : 
• un préavis de grève sera déposé pour toute la période scolaire jusqu’aux vacances d’hiver, couvrant l’ensemble des personnels ;
• appelle les personnels du 1er degré à envoyer une déclaration d’intention de grève couvrant la période de janvier-février ;
• la caisse de grève mise en place par SUD éducation est accessible à l’adresse caissedegreve.sudeducation.org

Poursuivre l’ancrage et l’élargissement de la grève, nécessite de poursuivre la mobilisation sur la fin de la période scolaire et pendant les vacances en lien avec les autres secteurs mobilisés, ainsi qu’une prochaine étape, de grève et de manifestations massives, dès la semaine de la rentrée. C’est cela qui permettra d’amplifier un rapport de force à même d’obtenir satisfaction sur la revendication centrale de ce mouvement : le retrait du projet Macron-Delevoye ! C’est ce mandat que portera SUD éducation dans la prochaine rencontre de l’intersyndicale de l’Éducation nationale, mercredi 18 décembre au matin. 

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